Depuis quelques années, le marché des huiles essentielles est en plein essor, avec plus de 8 millions de flacons vendus par an en France !
Si cela permet de trouver facilement la plupart des huiles essentielles, celles-ci ne sont malheureusement pas toutes équivalentes en terme de qualité… Peu importe l’usage que vous souhaitez en faire (diffusion, voie cutanée, voie interne, …), une huile essentielle doit remplir certains critères qui, s’ils ne vous dispenseront pas de respecter certaines règles de base de l’aromathérapie, garantiront a minima son efficacité et une diminution des risques éventuels.

Les 5 critères pour une huile essentielle de qualité

1 – Certaines indications doivent figurer sur le flacon :

  • Le nom botanique complet de la plante : en français, mais également en latin !
    C’est l’assurance de ne pas confondre l’huile essentielle d’une plante avec une autre dont le nom est parfois quasiment le même. Par exemple, l’huile essentielle de Ravintsara (cinnamomum camphora) peut facilement être confondu avec celle de Ravinsare (ravensara aromatica), alors qu’avec leurs noms latins, vous les différenciez immédiatement. Alors, si le nom botanique complet n’apparait pas sur le flacon, fuyez !
  • L’organe producteur : Certaines plantes peuvent produire plusieurs huiles essentielles en fonction de l’organe distillé. C’est par exemple le cas de l’oranger amer (Citrus aurantium var. amara), dont on extrait l’huile essentielle de petit-grain bigaradier en utilisant les feuilles, l’huile essentielle de néroli en distillant les fleurs ou encore celle d’orange amère, à partir du zeste des fruits. L’organe utilisé pour produire l’huile essentielle doit donc être clairement indiqué sur le flacon.
  • La provenance géographique : Selon le lieu où la plante est cultivée ou ramassée, sa composition et ses effets peuvent varier ! Son terroir d’origine devra donc toujours être précisé.
  • Le numéro de lot : Obligatoire afin de garantir la traçabilité du produit et rappeler éventuellement les produits issus d’un lot qui aurait rencontré un problème durant sa production.
  • La date limite d’utilisation : Elle doit apparaitre sur le flacon de manière lisible. Pour rappel, une fois ouverte, une huile essentielle peut être conservée entre 3 et 5 ans, en fonction de l’huile (à condition de ne pas dépasser la date limite d’utilisation et de respecter de bonnes règles de conservation).

2 – Les labels : un bon indicateur de qualité

Aucune loi n’oblige les fabricants d’huiles essentielles à répondre au cahier des charges de l’agriculture biologique. Néanmoins, je vous recommande fortement des huiles essentielles issues de l’agriculture biologique, labelisées par exemple « AB », « Ecocert » ou encore « Nature et Progrès » C’est un gage de qualité qui garantit notamment la non-utilisation de pesticides de synthèse et autres charmantes substances pendant la culture de la plante.
Si une huile essentielle n’est pas labellisée biologique, elle doit alors afficher une mention telle que « pesticide free » ou dans le cas contraire, stipuler la présence d’éventuelles traces de pesticides (je vous déconseille dans ce cas de l’acheter !).

3 – Une composition analysée et connue :

Comme dit précédemment, une même plante peut donner plusieurs huiles essentielles selon l’organe distillé (fleurs, feuilles, fruits, …) Mais des facteurs comme le lieu où pousse la plante, le climat ou même l’altitude influencent également la plante. C’est ainsi que le même organe d’une même plante peut produire différentes huiles essentielles, qui auront des propriétés et des contre-indications bien distinctes.
Ainsi, les sommités fleuries du thym (thymus vulgaris) permettent d’obtenir jusqu’à 7 huiles essentielles différentes, dont « Thymus vulgaris CT linalol », « Thymus vulgaris CT thujanol » ou encore « Thymus vulgaris CT thymol.
D’où l’intérêt du chémotype (CT) qui est en fait la spécificité biochimique de la plante, sa « carte d’identité ». Il s’obtient après analyse de l’huile via plusieurs examens, comme par exemple la chromatographie et indique les substances majoritairement présentes dans l’huile essentielle. Il devra donc impérativement figurer sur le flacon.
Certaines huiles essentielles afficheront les mentions HEBBD (Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie) ou HECT (Huile Essentielle Chémotypée). Créées par des fabricants, elles attestent de la qualité d’une huile essentielle sur les plans botanique et biochimique. Cela signifie que le producteur a une connaissance parfaite de la plante utilisée et qu’il connait la composition chimique exacte de l’huile essentielle qu’il en a extrait. Ces mentions garantissent également une huile 100% pure et sont donc un gage de qualité supplémentaire.

4 – Une huile pure et non dénaturée :

On aurait envie de croire qu’en tant que produit naturel, une huile essentielle est forcément pure… mais c’est sans compter sur certains fabricants peu scrupuleux ! Avant l’achat, vérifiez que l’huile qui vous intéresse est 100% pure et naturelle, pas diluée ou mélangée avec d’autres huiles.
Assurez-vous également qu’elle n’a pas été dénaturée pendant sa fabrication : certains fabricants modifient ou rectifient les huiles pour en retirer certains composants, touchant alors à l’intégrité de la plante et souvent, à son efficacité.

5 – Un conditionnement adapté :

Le flacon aussi joue un rôle important dans la qualité du produit ! Choisissez-le en verre, pour éviter tout risque de migration de molécules entre le contenant et le contenu, et teinté (ambré ou bleu) pour protéger l’huile de la lumière et préserver ses propriétés.
Dans l’idéal, préférez un flacon équipé d’un doseur nommé « codigoutte » (c’est le cas de la plupart des flacons vendus) : cela permet d’être précis à la goutte près lors de l’utilisation de l’huile essentielle et de respecter ainsi les dosages !
Pour les conserver de manière optimale une fois chez vous, pensez à les refermez dès que vous avez terminé de les utiliser (elles s’évaporent très vite) et rangez-les au sec, dans un endroit sombre et frais.
Pour finir, préférez les petites contenances, quitte à en racheter plus souvent, afin de limiter le gaspillage !