Depuis quelques années, le terme de « perturbateur endocrinien » apparait régulièrement dans les magazines, à la radio, sur internet, à la télé… Mais savez-vous ce qui se cache derrière ce nom barbare ?!

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances qui dérèglent le système hormonal. Ils peuvent agir de différentes manières : en imitant l’action d’une hormone naturelle, en perturbant la production et la régulation des hormones par l’organisme ou encore en empêchant les hormones de se fixer sur leurs récepteurs, les empêchant alors de jouer correctement leurs rôles.
Si la grossesse et le développement du fœtus, la petite enfance ou encore la puberté sont des périodes particulièrement sensibles, toute personne, homme ou femme, peut être impactée par une exposition récurrente aux perturbateurs endocriniens. Aujourd’hui, ils sont présents quasiment partout : dans l’alimentation, les plastiques, les produits d’entretien, les matériaux de constructions, les cosmétiques, l’eau du robinet…
Il est donc impossible de ne pas y être exposé du tout ! Néanmoins, vous pouvez adopter quelques réflexes qui permettront de réduire votre exposition, limitant ainsi l’effet cocktail, c’est-à-dire l’accumulation de plusieurs perturbateurs endocriniens, qui comporte bien plus de risques que l’exposition à un seul d’entre eux.

5 conseils pour éviter les perturbateurs endocriniens

1 – Que l’alimentation soit votre première médecine (dédicace à Hippocrate !)

Entre les produits phytosanitaires utilisés sur les cultures de fruits et légumes et les traitements hormonaux et antibiotiques donnés aux animaux d’élevage, l’alimentation peut être une source importante de perturbateurs endocriniens.

Pour les fruits et légumes, favorisez l’agriculture biologique, surtout pour les pommes, les poires, le raisin, les agrumes, les salades, les fruits rouges ou encore le céleri et les herbes aromatiques qui font partie des végétaux les plus traités.
Lavez-les et s’ils ne sont pas bio, épluchez-les avant de les consommer.

Concernant la viande, privilégiez le label bio et pour les poissons, préférez les plus petits (sardines, maquereaux, anchois…) qui contiennent moins de métaux lourds que les gros.

2 – Le plastique c’est fantastique… ou pas !

La plupart des matières plastiques contiennent des substances et additifs considérés comme des perturbateurs endocriniens.
Dans la mesure du possible, évitez de stocker les aliments dans des contenants en plastiques et préférez utiliser des boîtes ou bocaux en verre, en particulier pour les aliments gras, comme la viande, la charcuterie, le fromage… car les additifs des plastiques migrent plus facilement dans la graisse.

Si vous possédez des contenants en plastiques, cherchez dessus le petit logo triangulaire contenant un numéro et n’utilisez que ceux portant les numéros 2, 4 et 5, qui sont des plastiques considérés comme surs.

Limitez la consommation d’aliments en canette ou en conserve, car celles-ci sont généralement recouvertes de plastique à l’intérieur.

3 – Chassez les PE de votre cuisine !

Les revêtements antiadhésifs de certaines casseroles et poêles contiennent des perturbateurs endocriniens. Si vous en avez, prenez-en grand soin et ne les utilisez plus si elles sont abimées.
Si vous devez les remplacer, choisissez plutôt des ustensiles en inox 10/18, en fonte, en Pyrex ou encore en céramique.

Vous devez réchauffer un plat au micro-ondes ? Evitez de le laisser dans une barquette plastique et transvasez-le d’abord dans une assiette (la chaleur augmente la migration des molécules du plastique dans les aliments).

Eviter d’utiliser du film plastique étirable et du papier aluminium.
Vous trouverez facilement des alternatives saines pour emballer vos aliments, comme les contenants en verre ou les beewraps (du tissu enrobé de cire d’abeille).

Concernant le papier sulfurisé, choisissez-le sans film antiadhésif.
Si vous voulez réalisez des papillotes au four, vous pouvez utiliser du papier sulfurisé, puis les renforcer éventuellement en mettant du papier aluminium autour. Ainsi, ce dernier ne sera pas en contact direct avec la nourriture.

4 – Prenez vraiment soin de vous !

Prenez quelques minutes pour décrypter les étiquettes des cosmétiques conventionnels : crèmes, shampooings, dentifrice, gels douche, maquillage, lait pour le corps, déodorants, baume à lèvres, vernis…
La plupart des compositions sont incompréhensibles et comportent souvent des substances perturbant le système hormonal : EDTA, phénoxyéthanol,  silicones, aluminium, paraben, formaldéhyde, phtalates…
Même les marques les plus connues ou celles vendues en pharmacie peuvent en contenir !

Alors, pour toute la famille et surtout pour les cosmétiques qui ne se rincent pas, méfiez-vous des produits de certains grands groupes adeptes du « green washing » et choisissez des produits bio (labels Cosmebio, Ecocert, Natrue…) ou labellisés « Slow cosmétique », qui n’autorisent pas les perturbateurs endocriniens.
On en trouve désormais à tous les prix et ils sont largement aussi efficaces que les produits de certaines grandes marques.
Pensez également aux produits bruts et naturels : gel d’aloé vera, huiles végétales, hydrolats… ou fabriquez vos propres cosmétiques si le cœur vous en dit !

Pour les femmes, méfiez-vous des protections hygiéniques : serviettes et tampons contiennent souvent des substances indésirables ! Tournez-vous vers des marques « propres » que vous trouverez facilement en magasin bio et même dans certaines grandes surfaces.
Vous pouvez également essayer d’autres types de protections : cup, serviettes lavables ou encore culottes menstruelles !
Et pour protéger bébé, contrôlez la composition de ses couches ou lancez-vous dans l’aventure des couches lavables !

5 – Une maison saine pour de vrai !

Nettoyer sa maison avec des substances dangereuses, c’est quand même le comble… et pourtant, ce n’est pas si rare !
Alors choisissez des produits d’entretien écologiques ou fabriquez les vôtres en utilisant des matières premières naturelles comme du savon noir, du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc…
Ces astuces de grand-mère ont fait leurs preuves et reviennent en force !

Faites la chasse aux parfums de synthèse : bougies, désodorisants, encens, parfum d’ambiance…
Méfiez-vous également de certains diffuseurs de parfums affichant le terme d’ « huiles essentielles » sur l’emballage : les fameux parfums sont souvent en grande partie synthétiques !
Si vous le souhaitez, vous pouvez éventuellement diffuser des huiles essentielles ou des synergies ne contenant que des huiles pures et naturelles, mais là encore n’en abusez pas.
Retrouvez ici mes 5 astuces pour choisir une huile essentielle de qualité

De par leur composition, les matériaux de construction et les meubles neufs relâchent des PE dans l’air, parfois pendant plusieurs années après leur achat !
Alors tous les jours, aérez votre maison au moins 30 minutes, pour renouveler l’air et réduire la pollution intérieure, peu importe la météo.

Si vous prévoyez des travaux, penchez-vous sur la composition des matériaux : on trouve par exemple des peintures écologiques, à base de produits naturels et contenant peu de composés organiques volatils (COV).

Et si vous refaites votre déco, pensez au mobilier d’occasion, qui aura déjà relâché les vilaines particules depuis belle lurette !